LE CLASSICISME, PREMIÈRE PÉRIODE.

Nous avons vu précédemment la « charnière » qui a marqué le début du XVII° siècle au point de désigner le style d’architecture de transition qui la caractérise associant deux rois, le temps de leur règne et celui de la régence qui les rassemble.

Deux rois restés dans les mémoires, conseillés par des ministres tout aussi célèbres – Sully, Richelieu, Mazarin –, sans oublier les deux régentes, ont consolidé l’État par des institutions majeures, dont l’Académie Française, entre autres. L’influence respective des deux régentes enracine la religion catholique comme référence, après la parenthèse tolérante d’Henri IV, en particulier durant les gouvernements successifs des deux cardinaux, Richelieu et Mazarin, dans un pouvoir politique renforcé et consolidé.

Le demi-siècle – période relativement courte – couvrant les règnes d’Henri IV et Louis XIII que nous venons de voir ouvre la porte vers celui que l’on surnomme généralement « Siècle de Louis XIV », tant par la longueur de son règne (72 ans) que par le faste qu’il a pu déployer, jusqu’à fonder l’image de la France de cette époque qui reste ancrée, aujourd’hui encore, dans notre imaginaire collectif.

Mais on ne peut considérer ce règne en une seule entité : Louis XIV n’a que cinq ans à la mort de son père et n’atteindra sa majorité qu’en 1660. Son autorité s’exercera alors pleinement durant cinquante-cinq ans. Le « style Louis XIV » doit donc être regardé selon une évolution constante, ne serait-ce que par les effets du développement économique et les progrès techniques liés à la volonté du Roi.        
Il faut rappeler encore la place laissée à la dimension artistique (l’Académie, déjà bien installée) qui, outre la littérature et d’autres arts majeurs, impose la présence de plus en plus influente de grands architectes inscrivant successivement leur nom – voire leur dynastie – sur les grands édifices, en particulier à Versailles, le grand chantier du Roi, lequel se veut être « à nul autre pareil » (rappelons sa devise « nec pluribus impar »). L’architecture de son Palais rayonne dans toute l’Europe par son apparat et la mise en scène grandiose qu’Albert Le Nôtre apporte, par son talent, toute sa dimension à l’art du « Jardin à la française ».

Mûri dans la régence d’Anne d’Autriche, le style prendra son essor pendant trente ans et laissera lentement la place, vers la fin du règne, à l’influence plus diverse de constructions privées essentiellement citadines, d’hôtels particuliers, notamment.

Jean-Marie Claustre
février 2025

ATTENTION! Afin de ne pas contrarier ceux qui souhaiteraient profiter d'une visite particulière de l'exposition SIMONS qui se tiendra le 14 mars, nous déciderons prochainement de l'aménagement en conséquence du clandrier de mes conférences: celle du 14 mars pourrait donc être reportée au 21 mars.