PROGRAMME DU VOYAGE À AUXERRE – 15 et 16 mai 2025

Nous sommes désormais en mesure de vous communiquer un programme plus détaillé de notre voyage à AUXERRE des 15 et 16 mai (je rappelle qu’il faut prononcer « AUSSERRE », le X étant une simplification graphique des deux S ; du reste, sur certaines cartes anciennes, la ville est encore désignée sous la graphie francique « Außerre »).

Nous vous proposons donc le programme suivant, susceptible d’ajustements minimes, les précisions relatives aux détails figurant dans les pages suivantes :

Jeudi 15 mai 2025, 5.45 heures, rendez-vous Boulevard de Leeds à Lille (Métro, Bus et Tram : Gare Lille-Europe),

  • Départ en bus à 6.00 heures (il est conseillé de se munir de boissons pour le voyage).
  • Arrivée à AUXERRE vers 12.15 heures et repas libre sur place (nous vous communiquerons dans le bus des adresses potentielles de restauration).
  • 13.45 heures, rassemblement Place Saint- Nicolas pour rejoindre l’Abbaye Saint-Germain.
  • 14.00 heures, visite du musée de l’Abbaye Saint-Germain et de ses cryptes (fresques du IX° siècle) en deux temps : la visite des cryptes étant limitée à 30 personnes, nous la ferons donc en deux groupes, l’un pour les cryptes, puis le musée, l’autre pour le musée puis les cryptes.
  • 15.30-15.45 h. : déambulation architecturale vers la Cathédrale Saint-Étienne.
  • 15.45-16.45 h. : visite de la Cathédrale et de sa crypte (fresques des X-XI° siècles),
  • 16.45-18.00 h. : visite commentée du centre historique d’Auxerre (personnages emblématiques et leur marque sur la ville, ainsi que les aspects vécus de sa protection et de la restauration de son patrimoine).
  • 18.00 heures, retour à l’hôtel et installation dans les chambres.
  • 19.00 heures, déambulation vers le restaurant « Le Quai », Place Saint-Nicolas et rencontre avec Jean-François BRIAND, Architecte des bâtiments de France et Chef de l’UDAP de l’Yonne.
  • 19.45 heures, diner convivial au restaurant et possibilité, après le repas, d’une promenade vespérale en ville (toujours commentée) pour ceux qui le souhaitent.

Vendredi 16 mai, 9.00 heures, quartier libre ou poursuite de la visite commentée.

  • De 9.00 à 10.45 heures, poursuite de la visite commentée de la ville depuis la rive droite (panorama).
  • 10.45 heures, départ pour les caves de Bailly et dégustation de vins de l’Yonne.
  • 12.30 heures, repas libre (nous vous donnerons les détails dans le bus).
  • 14.00 heures, départ pour Lille et un retour à Lille vers 20.30 heures.

 

VISITE d’AUXERRE 15-16 mai 2025

Primitivement établie à l’emplacement des actuels quartiers sud, la ville gauloise prit le nom d’Autric, du mont au pied duquel elle s’était implantée. La ville gallo-romaine, Autessiodorum, étape importante sur la voie romaine d’Agrippa, s’est étendue vers le Nord au début de notre ère pour se retirer ensuite dans un quadrilatère fortifié sur la hauteur dominant la large courbe de l’Yonne, aujourd’hui couronnée par l’imposante cathédrale Saint-Étienne. Quelques vestiges de ce quadrilatère ont servi de fondations à certains édifices, tels la Tour de l’Horloge, le Palais Comtal ou même l’ancien évêché aujourd’hui Préfecture, ou sont encore visibles dans la rue Sous Murs et dans la rue du Quatre Septembre. La création du département en 1790, à partir de plusieurs anciens diocèses, a déchu Auxerre de son évêché au profit de Sens, mais en a fait, en revanche, le chef-lieu du département.

Auxerre reste très marquée par la personnalité de l’un de ses premiers évêques, saint Germain, dont le prestige s’est répandu sur l’ensemble de l’Europe, de son vivant même. Son oratoire, autrefois isolé au Nord de la ville par une petite dépression où se trouvait un petit étang (l’Étang Sainte-Vigile), est devenu – après le retour de son corps de Ravenne où il est mort en 478 – le siège d’une basilique, puis d’un haut lieu culturel autour d’une université très active et d’une abbaye très réputée dès le Haut Moyen-Âge, à la période dite de la « Renaissance Carolingienne ».

La ville du XII° siècle s’étend autour du quadrilatère primitif avec la construction de remparts, que des boulevards plantés contournant le centre ont remplacé, englobant ainsi l’abbaye Saint-Germain jusqu’aux rives de l’Yonne et contrôlant la route de Troyes. Au XIII° siècle, leur démantèlement a permis à la ville de s’étendre vers ses faubourgs (Saint-Amâtre, de Paris), puis, au XIX° siècle, tout autour de l’ancienne ville, avec la construction de nombreuses villas imposantes et cossues.

Malgré quelques projets étonnants de percées d’avenues n’ayant, heureusement, jamais été suivi d’effet – et le passage rapide du Baron Hausmann à la Préfecture –, le centre a conservé son parcellaire étroit et son réseau compliqué de rues médiévales. De nombreuses maisons anciennes à pans de bois subsistent et participent au caractère très pittoresque de la ville.

Le rejet du chemin de fer au profit du tracé longeant l’Armançon pour rejoindre Dijon à partir de Migennes, après la période faste du « coche d’eau », est sans doute la cause d’un certain déclin et son arrivée tardive sur la plaine marécageuse de l’autre rive a offert à la ville un développement, surtout industriel vers l’Est, sur le faubourg Saint-Gervais.

Aujourd’hui, la ville se déploie sur les coteaux autrefois plantés de vigne, ne conservant de son fameux passé viticole que le nom d’un cépage et quelques hectares de vignoble le long du boulevard de la Chaînette, aux abords immédiats du centre ancien et de l’Abbaye Saint-Germain. Cependant, les années 1990 ont vu renaître l’AOC « Bourgogne Côtes d’Auxer­re », le « Clos de la Chaînette » n’ayant jamais perdu tout son prestige et sa confidentialité.

Si l’Abbaye Saint-Germain, chronologiquement, au moins, ne serait-ce que par son ensemble de peintures murales du IX° siècle, se doit d’être citée en premier sur la liste des édifices protégés, la Cathédrale Saint-Étienne, élevée du XII° au XV° siècle sur sa crypte romane (fresque du Christ à Cheval), est également de premier ordre par son ensemble de verrières, mais aussi son style assez marqué par la proximité de la Champagne. En effet, l’ancien diocèse d’Auxerre subit des influences variées durant le Moyen-Âge : bourguignonnes à l’époque romane – l’ancien palais épiscopal en témoigne d’une remarquable galerie romane de la première moitié du XII° siècle, de facture très voisine du clocher de l’église Saint-Eusèbe, lui-même apparenté à la Charité-sur-Loire – et champenoises, à l’époque gothique, comme le prouve notamment la façade de Saint-Étienne en comparaison avec celle de la cathédrale Saint-Étienne de Troyes.

L’église Saint-Pierre, construite plus tardivement sur l’ancienne abbatiale Saint-Pierre-en-Vallée, est très intéressante par son architecture de transition entre les habitudes gothiques (le clocher, le voûtement) et classiques (élévation intérieure, façade occidentale), ainsi que pour son avant portail Renaissance donnant sur la rue Joubert.

Plusieurs maisons médiévales sont par ailleurs protégées, en pierre ou à pans de bois, ainsi que quelques beaux hôtels particuliers Renaissance (Hôtel de Crôle) et XVIII°, tel l’Hôtel Deschamps de Charmelieu (dont Germain Soufflot en serait l’architecte), la Maison des Arquebusiers, au-delà des anciens remparts, ou le Château de Sparre, sur la rive droite ; il convient de mentionner également, intramuros, les édifices religieux des XVII° et XVIII° siècles : la Chapelle des Visitandines (rue de Paris) et celle du Lycée Jacques Amyot. La maison de Marie Noël, décédée en 1967, dont la renommée avait, dès son vivant, dépassé nos frontières, a été protégée en 1989, dans l’état où elle l’avait laissée.

Jean-Marie CLAUSTRE,
avril 2025.

Vous aurez accès au document original (avec photos) en allant sur le site du Relais Amical Lille https://relais-amical-lille-amiens.pepsup.com/