DES RÉVOLUTIONS À L’ÈRE INDUSTRIELLE.
Dès le début de ma présentation de la première partie, j’ai énoncé les particularités de ce fameux XIX° siècle : la complexité, qu’il tient des révolutions qui scandent sa durée, en commençant par sa naissance, des régimes politiques qui se succèdent, des guerres, dont celle qui annoncera sa fin. De fait, cette période complexe dure exactement cent vingt-cinq ans ! et si la première partie développait surtout une évolution liée à l’histoire de France, l’introduction des quelques éléments dépassant le cadre de nos frontières conduit vers un développement évidemment plus international pour cette seconde partie, ne serait-ce que par la tragédie mondiale qui conclut brutalement cette période.
Nous poursuivrons donc, avec le Second Empire et la 3ème République, ce siècle « complexe » jusqu’aux évènements qui ont conduit à la déclaration de guerre du 2 août 1914. Comme sa précédente « moitié », cette période connait ruptures et drames, mais également de grandes résiliences.
C’est un moment où la scène de l’architecture, du développement et des techniques ne peut se limiter à notre seul territoire, notamment du fait de l’unification de deux de nos grands voisins, l’Allemagne et l’Italie, qui entrainera des modifications frontalières conséquentes, pacifiques pour certaines, ou plus douloureuses pour d’autres.
Poussé par la révolution industrielle, le Second Empire s’inscrit naturellement dans les grandes évolutions européennes qui ont marqué durablement les villes et les paysages de notre continent, faisant progresser notre pays vers la modernité. Il fallait le montrer, comme le faisait déjà brillamment l’Angleterre victorienne : les expositions universelles successives allaient jouer ce rôle, poursuivi avec faste sous la III° République, par ailleurs nourrie des germes d’exigence sociale revendiqués à chaque révolution, depuis la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789.
Contrastant paradoxalement avec l’abolition de l’esclavage, finalement adoptée en 1848, les tentations coloniales pèseront d’autant sur ces évolutions que les rivalités économiques entre les grandes puissances, anciennes ou toutes récentes. Elles susciteront de grandes tensions diplomatiques, logiquement liées, dans leur élan dominateur, aux équilibres financiers de chaque nation européenne.
L’architecture y a trouvé ses multiples expressions, de nouveaux programmes, de nouveaux développements entre modernisme et nostalgie, entre la découverte de la mobilité et ses développements, de nouvelles habitudes de vie et des techniques de plus en plus performantes.
C’est la raison pour laquelle cette seconde partie, comme je l’ai précédemment annoncé, reprendra en conclusion par thèmes plus ciblés, les évolutions multiples de ces architectures, car il est très difficile d’en faire une synthèse tout à fait complète.
Jean-Marie CLAUSTRE
mai 2025